Portraits de femmes du CRC : Lubka Roumenina, Directrice de recherche

13/02/2024

Pour célébrer la Journée internationale des Femmes et Filles de Science, le CRC vous présente chaque jour de la semaine le portrait d’une de ses femmes de science.

Lubka Roumenina, 44 ans, est directrice de recherche à l’Inserm. Elle dirige un groupe au sein de l’équipe Inflammation Complément et Cancer, qui étudie le système du complément en conditions physiologiques et pathologiques.

  • Pourquoi la recherche en biologie?

J’ai réalisé mon rêve d’enfant : faire de la science, explorer l’inconnu, trouver les mécanismes de fonctionnement de la nature. Mon père voulait que j’étudie la médecine, mais j’ai résisté à la pression, ça n’a pas été facile ! Ce n’est pas les patients mais les molécules que je voulais voir tous les jours.

  • Une femme scientifique qui t’a inspirée, marquée ?

En science, la plupart des personnes qui m’ont guidée dans mon parcours étaient des femmes. Mes professeures de biologie, ma mère, ma directrice de master et de doctorat en Bulgarie, et ma directrice de post-doc en France. Je n’ai jamais ressenti que c’était un problème d’être une femme dans les sciences. J’aimerais qu’il en soit ainsi pour chacune d’entre nous.

  • Une chose dont tu voudrais parler en tant que femme de science ?

Le plus grand défi que j’ai eu à relever, c’est de concilier la science et mon rôle de mère de famille. Ce qui m’a beaucoup aidée, c’est la compréhension et le soutien de ma famille et l’aide des parents pour la garde des enfants. Je leur en suis très reconnaissante. Mon mari aussi est un scientifique, mais personne n’a eu besoin de se sacrifier. Donc on peut avoir une vie familiale et une vie professionnelle épanouies dans le domaine scientifique, mais il est vrai que ça demande organisation et soutien.

  • Des aménagements, améliorations, évolutions qui faciliteraient la vie des femmes de science?

Les deux facteurs clés auxquels je pense existent déjà. Les structures de garde d’enfants sont bien développées en France (même s’il reste encore beaucoup à faire pour les crèches) et il est possible de travailler à distance lorsque, par exemple, un enfant est malade. L’écriture et l’analyse de données représentent une grande partie de notre travail, qui peut tout à fait se faire de la maison.

  • Un mot clé, un message à passer dans ce contexte de la Journée des Femmes de Science?

Un mot clé : Passion !  

Un message : Pour moi la science n’a pas de genre. Il y a de plus en plus de femmes en sciences de la vie qui accèdent à des postes de direction. La France est en avance sur de nombreux pays en termes d’égalité des chances pour le recrutement et les salaires dans la recherche publique. J’ai vu des femmes réussir dans les sciences dès mon plus jeune âge en Bulgarie et plus tard ici en France.  Je n’ai donc jamais douté qu’une femme puisse réussir. Et c’est ce message que je veux passer aux filles qui veulent faire de la science – Le plafond de verre est d’abord dans notre imagination… à nous d’imaginer un monde sans limite pour les femmes.