20/12/2024
Le CRC vous invite à découvrir ses recherches à travers de belles images de sciences issues de ses labos. C’est la série “CRC Studio”, à suivre tout au long de l’année.
Cette image de microtumeur de carcinome rénal « fabriquée » in vitro au laboratoire a été réalisée par Camille Compère, doctorante sous la direction de Catherine Monnot, dans l’équipe Inflammation, Complément et Cancer, dirigée par Isabelle Cremer.
La masse tumorale, au centre, est constituée de cellules cancéreuses (noyau en bleu, cytoplasme en vert) densément agrégées et entourées d’un vaisseau sanguin (en rouge) dont la cavité (en noir) est très dilatée et de forme irrégulière. Cette microtumeur croit au sein d’un gel de collagène qui permet la culture en trois dimensions.
Microtumeur de carcinome rénal à cellules claires (ccRCC) fabriquée in vitro au laboratoire.
Ce qui intéresse particulièrement Camille, ce sont les similitudes architecturales entre les vaisseaux sanguins des tumeurs de patient et ceux des microtumeurs fabriquées au laboratoire, qui présentent dans les deux cas des formes et tailles aberrantes, jusqu’à 100 fois supérieur à un vaisseau sanguin normal.
Pourquoi Camille s’intéresse-t-elle aux vaisseaux sanguins ?
Le carcinome rénal à cellules claires (ccRCC) est un cancer très agressif, fortement vascularisé. Les vaisseaux sanguins au sein de ces tumeurs sont souvent anormalement dilatés, et peuvent ainsi fournir une quantité considérable d’oxygène et de nutriments au cœur de la tumeur, ce qui favorise grandement sa croissance dans le rein ainsi que le développement de métastases dans tout l’organisme.
La première ligne thérapeutique de ces cancers cible et altère les vaisseaux sanguins pour bloquer la croissance tumorale. Toutefois, les tumeurs de ccRCC peuvent développer des résistances à ces traitements, ce qui limite leur efficacité. Il est donc essentiel de pouvoir étudier ces tumeurs et leur sensibilité aux traitements.
Camille développe une approche expérimentale qui permet de fabriquer des microtumeurs de ccRCC in vitro, très proches anatomiquement et fonctionnellement de la tumeur du patient. Ces microtumeurs sont soumises à des traitements semblables à ceux délivrés aux patients pour étudier la réponse ou la résistance aux traitements actuels et tester de nouvelles cibles thérapeutiques.
A terme, les chercheurs espèrent mieux comprendre le rôle des vaisseaux sanguins dans le carcinome rénal à cellules claires et pouvoir proposer de nouvelles pistes thérapeutiques pour les patients.
Grâce à un microscope confocal, Camille a pu scanner le volume de la microtumeur de haut en bas, en 3D.